Stratégie et perspectives connexes
Dans l’édition du T3 du présent rapport, nous étions plus optimistes quant à nos perspectives pour le marché obligataire américain par rapport au marché canadien. Cela rendait compte de notre opinion à l’époque selon laquelle le marché sous-estimait le risque de baisse des taux de la Réserve fédérale américaine (Fed) à l’automne, alors que la Banque du Canada (BdC) était probablement à la fin de son cycle.
Trois mois plus tard, cette prévision s’est largement confirmée. Les taux américains ont surperformé, les écarts entre le dollar canadien (CAD) et le dollar américain (USD) s’étant fortement resserrés sur l’ensemble de la courbe.
À mesure qu’évolue le paradigme du commerce mondial, les pays réévaluent les anciennes configurations économiques.
Il faut se rappeler que puisque les États-Unis s’écartent du libre-échange, les économies des marchés développés peuvent maintenant s’attendre à ce que la contribution du commerce net à la croissance économique diminue au cours des prochaines années. En effet, ces mêmes économies devront maintenant choisir une nouvelle voie, car le degré d’accès aux marchés américains a radicalement changé.
Peaufiner votre portefeuille d’obligations
Dans notre premier portefeuille « fiscalement avantageux », nous suivons le même raisonnement fondamental que celui de notre « portefeuille équilibré », avec quelques avertissements.
Tout d’abord, nous priorisons le gain en capital plutôt que le revenu. Cela signifie qu’une attention accrue est donnée aux obligations à escomptes en ce qui a trait aux titres à revenu fixe, sans que nous négligions les produits à duration moindre.
Par exemple, nous avons supprimé le fonds ZBI et l’avons remplacé par le fonds ZCDB (FNB BMO obligations à escompte de sociétés) avec une pondération plus faible.
Nous augmentons également le poids du fonds ZDB dans ce portefeuille à 10 % (contre 5 % dans notre fonds équilibré). Deuxièmement, nous donnons la priorité aux titres sous-jacents canadiens et américains plutôt qu’aux placements internationaux. Cela signifie un poids plus important pour les expositions de base dans les fonds ZCN et ZUQ. Parallèlement, nous supprimons les fonds ZIQ et ZEM.
En ce qui concerne les expositions tactiques, nous avons opté pour une stratégie d’options d’achat couvertes de technologie ZWT (FNB BMO vente d’options d’achat couvertes de technologie) ainsi que pour une stratégie d’options d’achat couvertes de services aux collectivités ZWU (FNB BMO vente d’options d’achat couvertes de services aux collectivités). Tous deux nous permettent de percevoir des revenus fiscalement avantageux dans des secteurs qui, selon nous, devraient continuer à être performants.
En outre, les deux stratégies susmentionnées contribueront à compenser le revenu relativement plus faible qui découle de l’utilisation de FNB d’obligations à escompte pour les titres à revenu fixe.
Nous supprimons également notre exposition au ZGI (FINB BMO infrastructures mondiales) et la réattribuons au ZLSC (FNB BMO d’actions canadiennes à positions acheteur et vendeur).
La conjoncture économique américaine est actuellement le théâtre d’une profonde contradiction entre la perception et la réalité. À bien des égards, cela nous rappelle le cadre du célèbre film La Matrice, sorti en 1999 (petit avertissement pour ceux qui ne l’ont pas vu : passez au paragraphe suivant). Dans ce film, le monde dans lequel se réveille le protagoniste est une réalité simulée alimentée par un moteur que la plupart des gens ne voient pas. Cette dynamique du « moteur invisible » nous aide à concilier l’incohérence entre le discours dominant portant sur la fragilité de l’économie américaine et les données récentes qui en démontrent la résilience.
Malgré la reprise du risque global au cours des derniers mois, le problème sous-jacent demeure le même. L’intégration du commerce mondial qui dure depuis des décennies – avec les États-Unis à l’épicentre – a été perturbée de façon permanente. Et à moins d’un renversement complet des décisions de l’administration Trump, le régime actuel de barrières commerciales plus élevées devrait perdurer.
De plus, nous semblons également en être aux premiers stades d’une situation plus funeste : une guerre des capitaux. Alors que les membres du Congrès adoptent le projet de loi « One Big, Beautiful Bill », une disposition comme celle de l’article 899, même si elle est exclue, devrait rappeler aux investisseurs non américains que les investissements étrangers sont moins bienvenus qu’ils ne l’étaient dans le passé.
Sauf indication contraire, tous les cours, rendements et pondérations sont ceux à la clôture des marchés le 31 decembre 2022.